Faire reculer l’hiver en cuisinant dehors

J’ai passé une grande partie de mon week-end dehors et c’était bien comme ça. Vous aurez donc des images de dehors, de quand c’était beau et aussi de quand c’était chouette.

Vendredi j’ai pris la route sous le soleil, après avoir mis n’importe quoi dans mon sac (si un jour vous me proposez un week-end surprise avec départ dans les 5 minutes, sachez que je n’aurai sans doute pas que des choses utiles dans ma valise). En arrivant, j’ai été accueillie par une douche froide, mais pas au sens figuré. Au sens très propre. A cette époque de l’année, c’est modérément appréciable sur le coup, mais juste après c’est quand même pas mal du tout. Et une douche froide dehors reste dans tous les cas plus appréciable qu’une douche froide à l’intérieur. Je me suis sentie dans une communion parfaite avec la nature qui m’entourait (non).

Samedi matin était encore un matin où j’ai trouvé que le jour mettait trop longtemps à se lever. Quelque chose m’a échappé ces dernières semaines, je trouve que le jour s’est mis à se lever tard beaucoup trop brutalement. Mais bon, à un moment, c’était enfin l’heure de pouvoir aller à la forêt. Tout vient à point à qui sait attendre.

Vous avez un coin à champignons, vous ? PARCE QUE MOI, OUI. Si vous êtes à la recherche du vôtre, j’espère que ça ne vous fera pas trop de peine de lire ça et vous avez tous mes encouragements. Mon conseil, c’est de ne pas trop écouter les gens et de garder en tête qu’il y a encore des coins à champignons formidables sans avoir besoin d’aller chercher très loin.

La cueillette a été enthousiasmante et la nature, généreuse. Les premiers cèpes, toujours des pieds de mouton, les premières chanterelles et quelques bolets qui ont fini à la poubelle pour cause de léger doute sur leurs éventuelles vertus laxatives. Parce que le blues du dimanche soir, c’est une chose, mais le blues du dimanche soir dans les toilettes m’en semble une autre bien pire.

Plus tard dans la journée, mais toujours sous le soleil, est venu le moment de cuisiner dehors. J’aime quand vient ce genre de moment. J’ai préparé une pâte à focaccia, que j’ai pétrie à la main et cette recette est définitivement formidable. La cuisson sur le feu, dans une poêle en fonte, lui va à ravir ! Et avec cette focaccia cuite, on a fait des petits sandwichs garnis de beurre, de lamelles d’araignées de cochon et de plein de chanterelles. C’était tout simplement divin. En vous l’écrivant, je me sens déjà nostalgique de cette régalade (mais en même temps, j’ai le blues du dimanche soir depuis ce matin, donc ça commençait assez mal).

Ma soeur, celle qui aime le feu mais pas les glands, pourra vous confirmer que c’était maxibon. Au cas où vous seriez d’humeur à ne pas me croire sur parole.

Après on est montés sur un tas de caillou, et les gens me disaient « dépêche-toi, à cause de tes petites jambes on va rater le coucher de soleil« . Alors, à cause d’eux, j’ai couru, grimpé, couru, grimpé tant et si bien que j’étais essoufflée et grognon en arrivant sur le caillou. Même si c’était très beau.

Et comme l’univers déteste qu’on me fasse du mal et qu’on me crie dessus en me menaçant, il a, pour la peine, décidé de ne pas sortir son carnaval des animaux à observer.

Ce matin, comme je m’étais couchée beaucoup trop tard la veille (c’est-à-dire après 23h), j’étais très fatiguée, mais pas trop fatiguée pour faire des oeufs brouillés sur le feu.

Ma soeur, celle qui aime avoir trop chaud et se faire mal à l’escalade, était contente que je l’ai réveillée à temps pour voir le ciel. On a aussi grillé de l’halloumi sur le feu pour voir si c’était bon et c’était assez bon, mais pas incroyable.

A la maison, j’ai tenté une sieste que j’ai ratée. Je ne sais pas vous mesurez la violence d’un échec de ce genre, mais c’est vraiment l’ascenseur pour l’échafaud du blues du dimanche soir. Et puis en plus j’avais froid (et c’est pas cette robe que je voulais mettre).

Ce soir, en tentative de remède, ce sera Casa de papel avec Rigolus et pizza recouverte de pieds de mouton.