Ce dimanche juste avant la rentrée était aussi un dimanche des cousins et ça, c’est plutôt chouette.
En arrivant à Plouézec hier, on s’est posés sur la plage en galets d’une charmante crique pour s’attendre les uns et les autres, et on y a vécu un semblant de « vis ma vie de Parisien », c’est-à-dire qu’un autochtone s’est attardé sur les plaques d’immatriculation de nos véhicules et nous a ensuite alpagués sur la plage avec un « alors, on vient de loin ? J’ai vu des plaques du Morbihan, je me suis dit qu’il y avait du monde pas d’ici. »
Déjà parmi nous, il y avait aussi des autochtones et ensuite… ben même si je viens du 56 et que j’habite dans le 35, je trouve que le 22, c’est aussi chez moi (sauf pour ce qui concerne la conduite, évidemment) (et non, ce n’est pas un stéréotype, allez-y et vous verrez par vous-même. On en a déjà parlé ici et le sujet est clos depuis que Kolé a admis qu’elle conduisait plus mal depuis qu’elle habitait dans le 22).
Du coup, on n’a pas trop cherché à discuter avec le monsieur, parce que clairement, il voulait juste faire le constat que sa plage était envahie d’étrangers des départements limitrophes (je n’ose pas imaginer ce qu’il aurait penser de la plaque vendéenne du cousin qui avait trop de route à parcourir en solo pour nous rejoindre dans les Côtes du Nord).
Une fois tout le monde arrivé, abreuvé, voire rincé à l’eau de mer, nous sommes rentrés chez le cousin autochtone, un peu sur notre petit nuage de constater que la météo était fort conciliante. Chacun a posé tentes et camions à sa guise, sauf qu’Eric et Nathalie ont regretté plus tard d’avoir dormi à l’écart du bruit, certes, mais aussi en pente dans les deux sens (on va dire que vous voyez ce que je veux dire).
L’installation terminée, on a trinqué à la vie qui n’est pas toujours si pourrie, on a commencé à refaire le monde, et à allumer le feu pour se chauffer (je rappelle qu’on était dans le 22 fin août, une saison qui n’existe que dans le nord de la Bretagne) et cuisiner.
On a aussi entamé une discussion sur les activités qu’on ne peut faire que si on est heureux, ou au moins que ça va correctement. Sur la question, votre avis n’est pas négligeable, n’hésitez pas à le donner en commentaire.
A ce stade, nous avons identifié une « activité » incompatible avec un gros coup de mou : siffloter. Tout le monde était d’accord, quand on est triste, on ne sifflote pas. Sur le reste, pas d’unanimité : on a évoqué la cuisine (mais ma sœur – celle qui aime la bière – trouve qu’on peut quand même cuisiner quand on est triste, même si on ne se lance pas dans des plats de rêve. Personnellement, je n’aimerais pas goûter ses pâtes tristes ou sa soupe à la déprime), on a aussi parlé de glace parce que j’avais en tête un bâtonnet de sorbet cassis, mais ça a vite dévié sur le pot de glace américaine mangé à la cuillère, en chialant devant un film vaguement badant.
J’aurais bien aimé vous en dire plus, mais je suis allée me coucher à 22h30. Trop tôt pour faire le cookie à la poêle que j’avais en tête, mais pas trop tôt pour les naans au fromage réchauffés à la plancha feu de bois.
Trop tôt aussi pour pouvoir passer du temps avec tous les cousins, mais pas trop tôt pour dormir avec Rigolus avec qui c’est tout doux de dormir, et qui m’avait demandé plus tôt si on allait dormir près de la mer. J’ai répondu « oui mais pas suffisamment près pour entendre le bruit des vagues pendant la nuit lorsque la marée sera haute« , car c’était le fond de sa question.
Même si j’ai passé environ les 3/4 de cette cousinerie bien au chaud au fond de mon sac de couchage, j’ai quand même retenu ça :
– on a essayé de faire marcher Maï en l’appâtant avec du fromage, et avant qu’elle ne retrouve son assistante maternelle. On a échoué, croisez donc les doigts pour qu’elle fasse ses premiers pas devant ses parents malgré tout (c’était l’occasion aussi de se rappeler des premiers pas de Rigolus, sur la terrasse d’un bistrot d’un petit bled près de la maison où son frère, sa tante et moi étions passés acheter des places de concert. Ma sœur (sa tante) – celle qui aime la bière – y avait mangé des œufs au lait, en double portion parce que le grand frère n’avait pas aimé ça)
– Ronan a dit « oh, je passerais bien la journée à parler de BD » et ça semblait un bon programme de dimanche. Si vous êtes en panne, lisez donc Guirlanda/Le travailleur de la nuit/Le souffle des femmes/Ailefroide/La lune est blanche/Whisky and New-York… (pas de hiérarchie dans cette mini-liste, mais si vous n’avez pas encore lu le Port de marins perdus, merci d’arrêter sur le champ toutes vos activités pour foncer chez le libraire. Une fois l’ouvrage entre vos mains, mettez votre vie sur pause et lancez-vous)(si vous passez à la maison et que vous êtes une personne formidable, je vous collerai sans doute l’ouvrage entre les mains et si d’aventure vous l’aimiez d’un amour très grand, je vous dirai sans doute de le garder)
– on a mis de la feta rôtie aux tomates et au romarin dans les œufs du matin et c’était délicieux. Ce qui était chouette aussi, c’est qu’il y avait plein d’oeufs (et aussi plein de bacon, parce qu’il y avait plein de cousins motivés à manger des œufs et du bacon le matin. Et même si parfois je me couche trop tôt, j’aime beaucoup préparer des œufs brouillés pour les grandes tablées le matin)
Sur le retour, et comme à l’aller, cette cousinerie a également été l’occasion de constater que Rigolus s’endort très bien à l’avant des voitures (et des camions) dès lors qu’on met la musique un peu fort. Je trouve ça mignon et intéressant.
« Sur le retour, et comme à l’aller » bis , on a joué au jeu très amusant des Twingo et des Twingo vertes. Sauf que je ne jouais pas et que j’étais assise entre les joueurs. En arrivant vers mon domicile, ma sœur – celle qui aime définitivement la bière – a fait le tour du pâté de maison pour trouver une dernière Twingo avant la fin des hostilités. Et elle en a trouvé une, qui plus est une verte.
Parfois, ça vaut le coup de prolonger un voyage de quelques centaines de mètres.
Sauf que le cousin vendéen, il est immatriculé 56… faut pas déconner non plus !! 😉
Je t’avoue que j’y ai pensé en l’écrivant !
On ne gambade pas quand on est triste, pas plus qu’on ne se trémousse 😉
Oui mais le cousin du 22 est immatriculé en Vendée !