Le Port des marins perdus

Mon dimanche entre hypothèse et théorie

C’est Rigolus qui l’a demandé dans l’avion en rentrant d’Alsace : « une hypothèse et une théorie, c’est un peu pareil ? ». Je lui ai dit qu’à mon avis l’hypothèse venait avant la théorie, qu’on devait vérifier l’une pour envisager l’autre. Je n’ai pas creusé mais je le ferai.

baeckoffe

Ce dimanche, on est allés voir la mer et on a mangé un baeckeoffe chez belle-maman. Comme on dit, ça bouclait la boucle (cette expression est assez chiante je trouve), après le week-end précédent passé chez la meilleur amie en Alsace.

Vous n’imaginez pas le pouvoir du vin chaud et des bretzels avant de l’avoir vécu avec la meilleure amie… Je garde presque un doux souvenir du cadre explosé par Rigolus à l’aide d’un ballon sauteur (j’ai dit « presque »).

En tous cas, en Bretagne, la mer était vraiment belle ce dimanche, si lumineuse et si agitée. Et le bruit des vagues m’a caressé l’esprit et le cœur, comme à chaque fois. Eh oui, ma belle-mère vit en bord de mer. (Je vous recommande de vous marier très vite si vous êtes épris d’une personne dont la mère vit près de l’eau salée).

En face de Dinard, à Saint-Malo, Solenn — dont le bruit des vagues caressait aussi l’âme — m’a fait penser à cette « citation » de Karen Blixen que j’aime beaucoup.

« Do you know a cure for me? » « Why yes, » he said, « I know a cure for everything. Salt water. » « Salt water? » I asked him. « Yes, » he said, « in one way or the other. Sweat, or tears, or the salt sea. »

Mannele

Mais puisqu’on est ici pour parler de bouffe, en tous cas c’est l’idée, peut-on s’il vous plait parler de la paëlla ? Avec ma sœur (celle qui boit de la bière et qui est marrante), on s’interrogeait sur l’intérêt de ce plat. Et disons qu’on était plutôt dans le camp « c’est pas sympa d’embarquer le riz dans cette histoire« .

Franchement, c’est quoi ce plat pas fait pour manger avec les mains mais où tu dois quand même mettre les mains ? Et les deux, en plus. Je veux bien manger une sauce arachide avec du riz en boule ou un plateau de fruits de mer avec les mains, mais décortiquer des crevettes dans une paëlla, ça ne me tente pas plus que ça.

Quand j’ai consulté mon compagnon réticent il a dit que la paëlla « c’était sympa quand on la faisait réchauffer et que le riz devenait un peu croustillant« , ce à quoi j’ai répondu que, oui ok, mais ça ne faisait pas un argument de défense valable (même si j’étais de mauvaise foi, moi qui ne ne fais du pot-au-feu que pour les fleischnaka)(mais la vie serait triste sans cynisme et sans mauvaise foi).

Ensuite il a dit que franchement, une bouchée de paëlla avec un morceau de chorizo, un morceau d’encornet et une moule, c’était quand même vachement bien.

On ne peut même plus compter sur les gens avec qui on vit de nos jours.

Du coup, maintenant, j’ai envie de faire un battle jambalaya/paëlla pour voir ce qui me fait aimer l’un et pas l’autre (la mauvais foi ?).

On la vire la peau des pois chiche ?

La peau des pois chiche, vous en faites quoi ? Ok, si on a un blender qui fait bien son boulot et qu’on veut faire de l’hummus, on s’en fiche un peu. Mais sinon ? Moi ça me démange pas mal de les virer quand même, et c’est ce que je fais. (Par contre, je n’éplucherai jamais un champignon et j’aime bien cuire la butternut avec sa peau avant de la mixer pour faire un velouté, virer la peau d’une courge c’est assez relou).

Sur ce, je vous souhaite un très bon dimanche soir et j’espère que vous n’avez pas en bande son un enfant de 8 ans qui siffle beaucoup et très très mal. A écouter, ça donne un peu envie de pleurer mais aussi un peu envie de mourir. Et ça colle un mal de bide à peu près équivalent à celui que j’aurais si je devais jouer la funambule entre deux immeubles de 50 étages. Sachant que j’ai vraiment le vertige et que ce n’est pas si facile de faire un truc qui m’énerve… (c’est moi qui fait les trucs énervants d’habitude).

Malgré ça, je ne me sens pas de lui dire d’arrêter, ça me parait trop cruel. Il faut juste que je n’oublie pas de le lui rappeler quand il sera adulte et qu’il se rendra compte que je ne suis pas parfaite. Je lui gueulerai « je suis peut-être pas parfaite mais je t’ai supporté quand tu sifflais alors que TU SIFFLAIS VRAIMENT TROOOOOOOOOP MAAAAAAAAAAL« .

(La BD c’est le Port des Marins Perdus. Je vous la montre un peu mais je n’ai pas vraiment envie de vous en parler, ça me ferait trop d’émotion. Lisez-la…)

(Je siffle aussi super mal, la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre. Contrairement à Rigolus, j’ai conscience qu’en pratiquant, je mets ma vie en danger).

 

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