ciel d'orage à Crozon

Ah ! Les bonnes soupes

Je ne sais pas pourquoi, mais en commençant à écrire, je pense à Guy Bedos disant de Mireille Mathieu, « elle n’est ni de droite, ni de gauche, elle est là où on la pose« , ce qui est assez méchant, mais plutôt délicieusement méchant quand même.

Et juste avant, je pensais à Edouard Baer. Dans une de ses interviews, il parle du plaisir enfantin de se barrer quand on nous dit que ce n’est justement pas possible de le faire. Ou quand les règles de la vie en société nous font oublier cette liberté parfois sous exploitée. Et comme ma vie est rythmée par les rebellions et que je suis un esprit libre avant toute autre chose, j’ai pensé à la fois où j’avais quitté un concert de gospel avant la fin. Je pensais que j’allais passer un moment formidable, parce que j’aime beaucoup écouter les gens qui chantent mieux que moi, mais je n’avais pas envisagé que l’aspect religieux puisse prendre le pas sur ce plaisir. J’avais l’impression d’être à la messe (c’était dans une église, j’aurais pu voir venir le truc mais ma sagacité n’est pas un animal docile). Une messe plutôt sympa, mais une messe quand même. Alors je suis partie et c’est vrai que c’était une décision satisfaisante. Sympa en solitaire et sympa aussi si vous le proposez à quelqu’un et qu’on vous répond : « D’accord ».

Mais revenons à la journée d’hier à Crozon. En résumé, on y a télétravaillé et j’ai encore oublié de préparer la pâte à pizza.

La vaisselle verdâtre rend n’importe quel plat ultra appétissant

Mais surtout, on a mangé une soupe industrielle bio hors de prix et tout à fait dégueulasse. Pourtant, j’avais choisi une version courges et patate douce en me disant que, même préparée par dizaine de milliers de litres, elle ne pourrait pas être dégueu (une soupe que j’ai payée 5 euros, aucune envie de connaître la contenance de cette minuscule bouteille). Mais comme je ne suis pas du genre à me laisser intimider par une vulgaire soupe industrielle hors de prix, j’avais un peu anticipé. En prévoyant qu’un peu d’huile d’olive et de parmesan nous permettrait de gérer une déception (mais peut-on parler de déception quand on l’a vue venir à des miles marins ?).

Et aussi en faisant un achat complémentaire, c’est là que ça devient vraiment drôle. Ou tragique. En envisageant que la soupe ne serait pas aussi bonne que son prix pouvait le laisser penser, j’ai investi dans un mélange de chez Michel et Augustin (qui, pour rappel, font de bons produits industriels pas vraiment donnés). Un mélange de noix de cajou et de graines au poivre fumé, qui me semblait approprié pour une potentielle soupe dégueu.

Même si le suspens n’a pas été à son comble jusqu’ici, je vous le donne en mille (marins) : la soupe n’était pas bonne et je me demande par quelle magie noire ils ont réussi à donner un goût « pas doux » à de la courge et de la patate DOUCE. La texture veloutée était acceptable, mais c’est tout. La seule raison pour laquelle je me suis tournée vers une soupe déjà prête, c’est que je savais la maison non équipée d’un mixeur, ce qui est une assez bonne raison, mais pas au point d’acheter plus de 5 euros une bouteille de soupe de 48 cl !

Toujours est-il que les pistes envisagées pour rattraper la soupe ont bien fait le taf : filet d’huile d’olive, parmesan et mélange de noix de cajou. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’était délicieux, mais comme il n’y avait donc que 48 cl pour deux, on n’a pas souffert trop longtemps. J’ai accompagné le bol de Rigolus d’un grilled-cheese, parce que grilled-cheese et soupe, ça fait un repas tout à fait réconfortant (et que ma légende personnelle ne s’entretiendra pas toute seule à coups de soupe industrielle.)

Le soir, nous avons fait un apéro dinatoire des plus simples et des plus charmants avec :

  • des chips Tyrell’s au pesto
  • des cacahouètes grillées sec
  • des sticks
  • des toasts de brioche/fromage frais/ciboulette/Pâté Hénaff
  • des toasts de rillettes de maquereau
  • des carottes à tremper dans l’houmous
  • des champignons crus
  • du Comté et du gouda vieux avec du raisin

On a aussi découvert que le sirop goût tropical, c’est vraiment dégueu avec de la San Pé. Je ne voulais pas vraiment croire Rigolus, mais, si, ça a comme un goût de savon sucré. Essayez, vous m’en donnerez des nouvelles !

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