Enfin, il n’y a pas que de la ginger beer dans le Moscow mule, il y a aussi de la vodka et du citron vert.
Je vous connais, vous allez me dire que la vodka c’est dégueulasse et que ça vous rappelle de mauvais souvenirs de vacances à Volgograd. Ok, je comprends, mais l’heure est venue de faire table rase du passé ! D’autant que je vous propose de pimper un peu votre vodka avec du piment vert nord-africain. Un peu moins de toundra, un peu plus d’Atlas et le tour est joué.
Ceci dit, qu’on soit clairs, la ginger beer toute seule est la meilleure boisson de la terre : si vous avez envie de continuer à en boire des grands verres avec juste de la glace pilée, be my guest. Cette version du Moscow mule mérite malgré tout votre attention, même si vous devez vous asseoir sur vos principes de ne jamais boire d’un alcool qu’on peut fabriquer à partir de patate (je vous ai connus plus souples quand même).
Au fait, pourquoi ce nom de Moscow mule pour un cocktail ?
Alors mon grand-père m’avait raconté que c’était à cause d’une histoire zoophile entre un Russe et son mulet, mais en fait non (en plus, en vrai, je n’ai connu aucun de mes grand-pères. Dommage pour eux.)
Moi j’aurais préféré une histoire d’amour et d’espionnage, mais malheureusement, c’est en faitnune histoire de marketing et de gens qui se mettent d’accord pour mélanger leurs deux produits qui se vendent mal : « Ta ginger beer se vend mal aux States ? Génial ma vodka aussi ! Si on mélangeait tout ça dans un cocktail ? »
Traditionnellement, ça se boit dans une tasse en cuivre plutôt jolie, parce qu’apparemment, le cuivre conserve bien au frais et garde la ginger beer pétillante. Mais si vous décidez de devenir toxico du Moscow Mule, vous veillerez à privilégier un revêtement intérieur pas en cuivre parce que vous allez finir par boire des bouts de cuivre et être malades. Et enlevez donc la vodka de la recette.
Si vous n’aimez vraiment pas la vodka, il y a une solution
C’est simple : vous remplacez la vodka et vous changez le nom du cocktail. Avec du whisky, Irish Mule, avec de la Tequila, Mexican Mule, avec du sang, Carpatian Mule… vous voyez l’idée : la seule limite, c’est votre imagination.
Seule exception à la règle : si vous remplacez la vodka par du gin, ça devient un gingingerbeer (si, si, c’est vrai.)
Le twist du Moscow mule pimenté
La vodka, si elle fait peu d’é(moscow)mules a pourtant l’intérêt de bien se laisser faire si on a envie d’y faire infuser des trucs, et parmi les trucs géniaux à y faire infuser, il y a les piments verts, ceux qui sont assez doux et qu’on trouve facilement au super marché (qui viennent de Tunisie ou du Maroc le plus souvent, enfin il me semble). Après, vous pouvez tout à fait faire infuser des habaneros si ça vous chante, mais il me semble que vous avez passé l’âge de jouer à cap ou pas cap.
On utilise quoi comme ginger beer ?
Bah de la ginger beer maison pardi ! Je ne vous ai pas expliqué comment faire du ginger bug et de la ginger beer pour rien. Si jamais c’est trop de travail pour vous (je suis en train de vous juger), n’allez pas perdre votre temps et votre argent à chercher de la ginger beer fabriquée au fin fond de l’Angleterre par un type qui utilise l’eau d’une fontaine dans laquelle Richard Coeur de Lion se serait lavé les mains. Allez au supermarché et prenez du Canada Dry ! C’est trop sucré, certes, mais vous ne raterez pas vos Moscow Mules en faisant appel à ce soda clairement sous-côté. Mon père le savait déjà il y a 30 ans, quel early adopter quand on y pense.
Faire des Moscow mules, c’est ultra facile
Je vous autorise à aller comparer mon dosage avec d’autres, vous verrez que j’y mets bien plus de ginger beer que dans certaines recettes, mais c’est parfaitement assumé. Pour la vodka infusée au piment, pas besoin d’anticiper plus que de raison : en 24h dans le congélateur, c’est parfait si vous avez ajouté trois piments découpés en rondelles dans votre bouteille.
Les ingrédients pour deux verres parce que vous n'allez quand même pas boire seul
- 2 cl de jus de citron vert fraîchement pressé
- 8 cl de vodka infusée aux piments
- 24 cl de ginger beer
- de la glace
Comment faire
- Vous prenez deux verres, vous ajoutez dans chaque 1cl de citron, 4 cl de vodka, 12 cl de ginger beer et plein de glaçons dans chaque
- Vous mélangez
Si vous n’aimez pas trop faire les cocktails vous-mêmes, mais plutôt vous faire servir, vous pouvez tenter de dire à votre blonde, votre père ou votre besta que » vraiment c’est dingue comme tu gères les cocktails ! Je ne sais pas ce que je fais de moins bien que toi, mais la différence est ouf ! »
Vous lui mettez la couronne de reine ou roi des cocktails et petit à petit, tout ça devient une habitude, voire une tradition que vous pourrez réactiver quand bon vous semble : » Pour le barbecue de samedi, si j’apporte les ingrédients, nous feras-tu l’honneur de tes incroyables Moscow Mules ? Ahlalala si seulement je savais les faire aussi bien que toi ! »
Voilà pour les Moscow Mules, je pense que tout est dit ! Ce qui est chouette aussi si vous faites de la ginger beer maison pour les Moscow Mules, c’est que les gens qui ne boivent pas d’alcool auront eux aussi un truc super bon à boire et ça c’est important. Quelle tristesse d’avoir 15 boissons alcoolisées à proposer contre un » attends je crois qu’il reste un fond de jus d’orange au frais et une cannette de Cherry Coke dans un placard. » (Beurk)
» Madame Dansmacuizine ?
— oui oui oui ?
— c’est quoi cette idée débile de nous faire boire du piment ?
— mais non, c’est pas l’idée ! C’est très peu pimenté au final, c’est subtil, c’est super !
— oui, et un peu élitiste aussi, vous allez décourager plein de gens avec le piment
— non mais au pire, tu fais ça avec de la vodka sans piment, c’est pas hyper compliqué d’adapter
— oui, mais comme vous dites que c’est génial, on se dit que c’est moins bien sans…
— tu te fouterais pas un peu de ma gueule en fait ?
— bah non, c’est juste vous qui publiez des cocktails élitistes sous couvert de « je suis trop sympa, on se marre trop sur mon blog et j’aime tout le monde »
— heu… moi, aimer tout le monde ? Je ne pense pas. Par exemple, je suis pas fan fan de Gérald Darmanin. Mais j’aime tous mes lecteurs par contre !
— même celui qui vous a accusée d’appropriation culturelle ?
— oui, même lui !
— mouais vous ne disiez pas l’autre jour… »