Enfin, presque disons. Les raisons que j’aurais de faire ça sont quand même un peu trop concentrées uniquement du côté du quartier des poètes. Et puis c’est vraiment loin des vagues.
Parlons plutôt de l’offre culinaire à Aubervilliers (c’est centré sur la maison de Diane, donc débrouillez-vous si vous devez faire sans.) L’houmous de petits pois, par exemple, même si on sait que ça ne s’appelle pas de l’houmous et que c’est la recette de Colin, enfin plutôt du Thermomix de Colin. Ce qui fait une grande partie de son charme (celui de l’houmous, pas celui de Colin), c’est l’échalote à la place de l’ail, mais Diane y a aussi ajouté quelques graines de grenade et des pickles d’oignons rouges. Est-ce que ça vaut le coup de mettre un peu de rouge sur du vert pour faire joli ? Oui, sans aucun doute. D’autant qu’en réalité, ça ne fait pas que joli, c’est délicieux.
À la table du brunch, il y avait d’autres choses délicieuses que je n’avais pas préparées (et j’aime tellement pouvoir écrire cette phrase) : des œufs brouillés, du granola, du yaourt grec, de la feta, de la burrata, des pains divers et variés. Du jus, du thé, du café. De la bière.
Au goûter, avant l’orage et après les poneys, Rigolus a mangé 156 Chocos, un peu comme si c’était le premier 4h de sa vie. J’ai bien aimé aller voir les chevaux du centre où pratique toute la famille qui nous hébergeait (sauf Vincent, qui préfère les Rubik’s cube). J’y ai notamment rencontré Batman, la ponette pas tout à fait débourrée, mais tout à fait ébouriffée. Ma sœur (celle qui aime la bière) et Diane (qui aime aussi la bière) ont trouvé qu’elle ressemblait à une vache. Elles jugent un peu trop sur le physique, c’est pas très 2021.
Le soir, les énormes crevettes d’eau douce bio et locales dénichées par Yannick chez Tang Frères se sont révélées un peu avares en chair, mais franchement : vous préférez manger moins de chair de crevettes bio, locales et délicieuses (revenues au beurre et déglacées au vin blanc par Yannick, puis décortiquées et agrémentées d’une marinade au citron, ail, persil et basilic) ou plus de chair de crevettes pas bonnes ?
C’est marrant, sur la photo, on dirait des crevettes de taille normale.
On a aussi bu un peu de rhum et découvert qu’il existait des petites bouteilles de 70cl. C’est quoi une « petite » bouteille de 70 cl ? C’est une bouteille qui prétend contenir 70cl mais quand on a servi plusieurs verres, on constate que c’est techniquement impossible qu’elle ait réellement cette contenance. Cela rejoint les matelas de 140 qui sont de petits 140 : quand on mesure, le matelas fait bien 140 cm, mais à l’usage, on constate qu’il est plus petit. Je ne suis pas très théorie du complot et base nazie sur la lune, mais les petits 70 cl et les petits 140 sont une réalité. On nous prend pour des cons.
On a accompagné le rhum d’histoires plus ou moins sordides : la vie sordide de KroKmou le lapin, qui était en fait Croquette la lapine et qui aurait fait un bon personnage de Zola s’il avait écrit des histoires de misère sociale et de lapin (il se serait appelé Zolanimo) ; le business de la formation (il y a un réseau à démanteler et je trouve qu’un blog de cuisine pourrait faire office de parfait lanceur d’alerte) ; la Famille (une sympatoche communauté religieuse) ; Miyazaki, qui s’est inspiré de Colmar pour les décors de Kiki et du château ambulant (pires que des Bretons, ces Alsaciens. En plus, ils font la bise dans le mauvais sens pour se donner un genre).
Le matin suivant, après avoir préparé un thé, j’ai choisi ma tasse. Chez Diane, il y a des tasses de thé qui font 50 cl et on peut dire que c’est la marque de personnes qui aiment que les journées commencent bien. J’ai choisi celle avec les chiens, parce que Yannick m’avait si bien décrit pourquoi elle était son élue parmi toutes, que j’étais pressée de me retrouver à la table du petit-déjeuner pour goûter un peu de la joie offerte par cette tasse « un peu grivoise ».
En parlant de chien, il faut sans doute que je vous parle de Jullius. Jullius est un dog allemand sympa, à qui on ne va pas faire passer des tests pour savoir si c’est un chien HPI. C’est marrant de se balader avec un chien géant à Aubervilliers, ça donne un aperçu de ce que doit être la vie de Beyonce quand elle sort dans la rue : ça doit être très compliqué de le faire discrètement. Avec Jullius, c’est pareil.
Le midi, c’était le dernier repas avant le retour et on a mangé un poulet du dimanche et des frites. Vincent a dit que ce n’était pas ses meilleures frites et pourtant elles étaient bien meilleures que tellement d’autres frites. Du coup, je reviendrai. Le poulet du dimanche, lui, était de gauche, comme il se doit.
Dimanche après-midi, le chemin du retour à été ponctué de rencontres donc je me serais passée. La dame qui a choisi de s’asseoir à côté de nous dans une rame de métro pourtant quasi vide et qui sentait la transpiration. La dame à qui j’ai du demander d’aller téléphoner ailleurs dans le train qui, pour se venger c’est sûr, a ensuite mâché son chewing-gum comme si sa vie en dépendait. On les aurait dit envoyées directement par le service RH du blues du dimanche soir et alors là, je ne suis pas d’accord du tout.
Heureusement qu’on aussi une équipe en face. Certes un peu décimée vers le mois de janvier, mais en juin, on est solides et on n’a peur de rien !
