Mis à jour le 24 août 2024 par Mme DansMaCuizine
Une nuit à la Belle Folie, même sous la pluie, c’est bien.
On avait fait la route sous la pluie, sans le miracle espéré – parce que déjà constaté de si nombreuses fois – du ciel qui se dégage en s’approchant de la côte. Dans la voiture, les grands avaient mobilisé toute la conversation en parlant de potes, de soirées, d’avenir et surtout de surf.
Le petit écoutait attentivement quand il ne lisait pas Mickey Parade, DBZ ou Calvin&Hobbes. Les bouchons que nous avions espéré éviter un samedi en fin de journée nous avaient fait arriver à Plouharnel après la fermeture de Gasoline, mais, au moins, Paul n’avait pas eu à attendre trop longtemps le tire-bouchon pour rejoindre Quiberon.
Il pleuvait tant à l’arrivée sur la presque presqu’île que nous ne sommes même pas passés voir les vagues à la Guérite avant de rejoindre la Belle Folie et nos « deux tentes pour trois » louées pour la nuit. Ce qui est une petite (belle ?) folie en soi.
Pas d’avoir deux tentes pour trois, hein, mais de ne pas être allés voir l’océan. A la place, nous avons tenté un apéro anti-pluie dont l’efficacité s’est révélée tout à fait contestable (j’imagine que le choix d’un apéro sans alcool n’a pas aidé, à ne surtout pas refaire).
Une fois à la Belle Folie et le chemin de nos tentes indiqué, nous avons installé nos lits et sommes repartis pour dîner à l’extérieur, malgré la sympathique soirée qui se tenait sur place, avec de beaux êtres humains qui dansaient le swing et d’autres qui préparaient d’appétissantes pizzas (le gros temps nous avait poussés à aller voir ailleurs si on y était, et contre toute attente, on était à Carnac).
Carnac ressemblait à une ville bretonne, un samedi soir pluvieux du mois d’août. Ça se tenait.
Comme d’habitude, le petit avait envie d’une galette, ce qu’on ne lui reprochera clairement jamais. Sans surprise, le grand avait envie d’un burger, ce qu’on espère voir changer un jour au profit d’un kebab d’un « ça fait longtemps que je n’ai pas mangé un pavé de lieu jaune parfaitement cuit ».
Du coup, nous sommes allés manger une pizza. Le petit a commandé des linguine carbonara qui n’étaient pas de vraies carbonara (est-ce qu’on était supris ? Non) et moi une margherita parce que c’est un peu ma beurre-sucre de la pizzeria. Le grand a pris une pizza avec trop de choses dessus et même des champignons (comme quoi il murit en fait, même si rien ne le laisse deviner). Puis il a fini les carbonara du petit qui baillait. Les personnes qui travaillaient ce soir-là étaient aussi efficaces que gentilles, aussi dynamiques que cools et je n’avais pas de monnaie pour le pourboire (shame).
En sortant, on a trouvé que la pluie était devenue plus charmante avec l’éclairage orangé du clocher, le bleu nuit du ciel et les pavés mouillés. Car, oui, il pleuvait toujours à ce stade.
De retour à la Belle Folie, nous avons été sages comme des images, en filant nous mettre au lit en prévision de la matinée de surf du dimanche. J’ai lu la fiche personnage d’Emily Dickinson et celle de Dante pour endormir Rigolus et retrouvé mon roman du moment qui s’appelle « Le diable, tout le temps » et que je vous recommande pour finir votre été (ce n’est pas une nouveauté).
La nuit a été étrange, tant il pleuvait. J’avais parfois l’impression que les arbres étaient comme les seaux en hauteur qui se remplissent et se vident d’un seul coup quand l’eau arrive à hauteur (la drogue, certainement). On s’est beaucoup réveillé et cette fois Rigolus n’a pas dit « maman, on entend le bruit des vagues » mais « ça fait vraiment beaucoup de bruit la pluie » . C’était quand même bien doux de dormir à nouveau avec lui sous la tente et de voir son visage plein de sommeil et ses cheveux ébouriffés au petit matin.
C’était pas ma aussi, d’aller aux toilettes une fois la nuit terminée. Parce qu’il avait tant plu que j’envisageais une expédition jusqu’aux sanitaires comme un voyage dont je ne serais pas revenue. Ou alors avec les pieds vraiment trop mouillés.
Après avoir réveillé le grand sans aucune difficulté, on a pris la route des vagues. Le petit était encore tout frais du début de journée humide, il n’a pas voulu aller à l’eau et comme je voulais juste passer du temps avec lui, je n’ai pas bronché (et aussi – à lire à voix basse – les vagues étaient quand même bien pourries, sauf pour les ados, mais ces spécimens se mettraient à l’eau dans un étang en disant : » ah mais il y a des bails de ouf là »)(J’ai aussi entendu une meuf déplorer que les petites planches ne soient pas celles les mieux adaptées aux débutants et je rejoins tout à fait son point de vue. Nous aussi, on voudrait courir à l’eau comme des petits cabris insolents !)
Plus tard, il y a eu des sandwichs (mais quel bonheur qu’un bon sandwich l’été), des enfants heureux qui faisaient voler du sable (mais c’est à ça que servent les enfants sur une plage, non ?)(non), des ados contents qui se la racontaient (mais a-t-on déjà vu des ados pique-niquer sur la plage entre deux sessions de surf sans se la raconter ? Grand bien leur fasse).
Et puis c’était presque fini, mais avec les joues rougies par le soleil. Ce dont on n’aurait pas parié la veille.
Des choses à savoir sur la Belle Folie !
- La page Facebook de la Belle Folie
- Le site internet de la Belle Folie pour réserver une nuit en tente ou dans un hamac ou dans une caravane perchée sur un menhir ou dans une tente perchée sur une autre tente…
- La nuit en tente pour deux personnes coûte trente euros, avec sommier et matelas et assez d’espace pour jouer aux cartes à l’intérieur.
- La Belle Folie est un peu dans la forêt et c’est très agréable
- Le lieu était franchement convivial même sous une grosse pluie soutenue (qui privait donc du très grand jardin éclairé de guirlandes lumineuses)
- On y mange bien (j’ai vu ce qui se passait en cuisine et ce qui en sortait lors de la soirée pizza), on y boit bien (la carte est courte et prometteuse), on essaie de gérer les déchets, de faire pousser de beaux légumes, de faire de la place à tout le monde, d’être accueillant. A mon avis, ça se soutient
- C’est à Ploemel, sur la route de Plouharnel. Pas loin des plages (ils disent 15 mn en vélo, si vous êtes équipé)
- J’y reviendrai vite, par exemple pour goûter une douce soirée à rire avec les enfants qui s’amusent aux alentours
- Merci à spot.re pour la recommandation !