Mis à jour le 16 août 2019 par Mme DansMaCuizine
Contre toute attente, Divina Scarpetta ne veut pas dire « serpillère divine ». Divina, c’est un hommage à Dante et « fare la scarpetta », c’est saucer son assiette.
La Divina Scarpetta a fermé ses portes ce printemps 2019, bon vent à son équipe !
Et comme c’est un peu la vie de saucer son assiette, je valide tout à fait ce nom (oui, je sais que personne ne m’a demandé mon avis mais je le donne quand même et pis c’est tout).
Un bon resto italien et tout va bien
Les chouettes restaurants italiens, c’est une de mes passions. J’ouvrirais presque un blog dédié aux restos italiens en Bretagne mais je ne sais pas quel avenir j’aurais sur ce créneau de niche. Et je ne voudrais pas froisser Simoné.
Mais bon, c’est l’Italie aussi tout ça : les histoires d’amour tumultueuses, les fiertés exacerbées, les honneurs bafoués et vengés…
Oui, j’aime bien les préjugés sur nos voisins européens. On nous accuse bien de nous inonder de parfum au lieu de prendre des douches, on a bien le droit d’imaginer la dolce vita aussi comme une tragédie sicilienne (quant aux Bretons qui vivraient une histoire d’amour passionnée et bancale avec l’alcool, c’est une invention totale, une légende tricotée par des gens à qui l’océan devait trop manquer).
Bref, on a atterri dans ce restaurant où nous n’étions pas nombreux pour déjeuner ce samedi-là et si on avait pu revenir en arrière, on aurait refait tout pareil. On était bien là, à se régaler en discutant avec le propriétaire qui s’excusait de l’absence de sa femme qui parle mieux français que lui et gère habituellement la salle. Monsieur, on aime beaucoup votre femme même si on ne la connait pas mais on serait presque contents qu’elle ait été absente pour passer ce moment avec vous ! (Mise à jour : en fait, ce n’est pas sa femme mais sa sœur ! Et vous savez comme j’aime ma sœur…)
Ce qu’on a mangé à la Divina Scarpetta (en se léchant les babines)
Bon. Tout ce qu’on a mangé était très bon mais je dois commencer par vous parler du carpaccio aussi simple que délicieux : les tranches de boeufs salées et poivrées, la mâche et les copeaux de parmesan. Et l’huile d’olive ! Quand je repense à cette huile d’olive, j’ai envie de dire des gros mots. On en aurait presque mangé une deuxième assiette mais… oh wait ! On en a mangé une deuxième assiette.
Je pourrais facilement mettre ce carpaccio sur ma liste de nourritures réconfortantes qu’il faudrait me donner à manger les jours de tristesse qui ne s’en va pas toute seule (en hiver, préférez une sauce aux gombos bien pimentée avec des œufs durs).
Mais revenons un peu en arrière, à l’heure des antipasti : on avait choisi le provolone et le speck. Est-ce qu’ils allaient bien ensemble ? Oui, très bien. Et le speck était tranché assez épais, ce qui en général permet de juger facilement une charcuterie. J’ai vu au supermarché (le meilleur endroit du monde, j’y dormirais tellement je me sens bien devant un choix de mille références de chips) des barquettes de jambon dégueulasse tranché hyper finement pour faire style « à l’italienne », ça me révolte (j’ai parfois la révolte facile). Bref le speck de Divina Scarpetta était très bon, tout comme le provolone.
Après les antipasti, il y a eu un plat de pasta et ce fameux carpaccio. Les pasta cuites al dente, avec une sauce généreuse de tomate et de chair à saucisse. Je ne suis pas allée en Italie depuis a very long time mais j’ai trouvé cette recette assez typique dans le sens où ça m’a rappelé aussi le goût de certaines sauces de chez Simoné, voire de la bolognaise de sa mama. Tomate et chair à saucisse, ça sonne basique mais c’est vraiment bon (et réconfortant, à nouveau) et c’est aussi presque « exotique » : quand je fais des pâtes simples à la maison, elles sont au thon et à la crème, au gorgonzola et aux champignons ou aux petits pois et au bacon. Rien à voir dans le résultat…
En dessert, des panacotta et de la tarte aux mûres (avec un coeur de pâte en déco, trooooooop miiiiiiiignoooooooon). Et en fil rouge, de la bonne humeur et un échange fort agréable qui s’est terminé sur le sujet des champignons (LE sujet de l’automne, et en 2018, la phrase à la mode c’est « ce n’est pas assez humide »).
Pourquoi il faut aller manger chez Divina Scarpetta (en plus de ce que je viens de vous raconter)
- Pour le toast à l’huile d’olive d’accueil : j’ai beau être une vraie bretonne dans le sens où j’aime vraiment le beurre salé (même que le bouton d’or qu’on place sous le menton pour le savoir a toujours dit que oui, j’aimais vraiment le beurre. Et bouton d’or ne saurait mentir), je suis aussi une tarée d’huile d’olive. Surtout depuis que je recycle le pain sec en toasts à l’huile d’olive pour accompagner les oeufs brouillés du matin… Je vous disais récemment que ma mère m’en avait ramené d’Espagne (de la bonne) mais ma soeur m’en avait également ramené d’Albanie (franchement l’Albanaise, c’est de la bonne aussi). Chez Divina Scarpetta, on en goûté de la merveilleuse !
- Pour le vin : on a bu un Valpolicella fameux avec beaucoup de modération (environ une bouteille pour 15 personnes)(dont 13 enfants)(ça va je plaisante). Et vous savez quoi ? J’avais des préjugés sur le Valpolicella. Je ne suis pas fière d’avouer ça mais il faut mieux avoir des préjugés sur les vins que sur les couleurs de peau ou les gens qui roulent en voiture sans permis, non ? (Ca fait deux fois que j’avoue avoir des préjugés, ça fait beaucoup pour un seul article)
- Pour la proximité de la forêt : aller au restaurant à Rennes, c’est chouette. Il y a du choix, il y a toujours un bar qui sert de la Punk à la pression pas loin, on peut croiser des influenceurs locaux et même aller se finir dans un établissement de nuit si on n’a pas envie de rentrer… mais aller aller au resto italien à Beignon, ça veut dire que vous pouvez aller vous balader en forêt avant ou après sans faire trop de bornes (et comme ça vous pourrez vous aussi dire « ce n’est pas assez humide ») et c’est pas mal aussi.
Allez aussi manger chez Divina Scarpetta pour l’accueil chaleureux, pour l’accent italien, pour la bonne humeur et la gentillesse…
Bon ben voilà, j’espère que je vous ai donné envie d’aller faire un tour à Beignon. Moi je me suis donné envie d’y retourner en tous cas. CARPACCIO FEVER !
« Madame Dansmacuizine ?
— oui ?
— vous passez votre vie au resto ?
— pas exactement, mais ici je ne te montre pas la Dark Side of the moon, je préfère plutôt briller sur mon diamant fou
— hein ?
— non mais laisse tomber, c’est une référence à un petit groupe underground de la musique planante des années 70, une référence loin d’être à la portée de tout le monde…
— enfin bref, vous mangez au resto matin midi et soir ?
— ouais, carrément. On m’invite tout le temps partout, tu veux que je dise quoi ? « Non merci, j’en ai marre d’aller au restaurant » ?
— vous vous moquez de nous ?
— non. Là pendant que je te parle, je suis en train d’organiser mes restaurants de la semaine prochaine et c’est un sacré casse-tête
— hin hin hin très drôle…
— ok j’avoue tout… je fais une étude sur la pensée magique avec comme objet mon blog de cuisine
— c’est débile
— et ça te surprend ?
— pas plus que ça… »