Début décembre, j’ai pris le premier vol de la ligne Rennes-Strasbourg Rigolus sous le bras pour rejoindre la meilleure des amies. Et j’ai découvert les Dampfnudle.
On n’en a pas mangé ce week-end là mais le séjour a quand même été gourmand. On a entamé les festivités avec une purée de céleri et des Saint-Jacques poêlées. La bonne surprise, c’est que ni Rigolus ni les enfants de la meilleure des amies n’ont apprécié les Saint-Jacques. On a été obligées de finir leurs assiettes, autant vous dire que je me suis forcée…
Ensuite, il y a eu du Comté de compet’ au petit-déjeuner (la belle vie), des bretzels à chaque petit creux et des tartes flambées maison au poireau et au poisson (aussi simples que vraiment délicieuses). On a emmené les enfants au marché de Noël de Ribeauvillé et comme il y avait du vin chaud tous les 5 mètres, on a été assez patientes quand ils ont voulu refaire 10 fois le toboggan qui atterrit dans la paille.
Ah il y a aussi eu un délicieux moelleux à l’orange à qui personne n’a fait honneur sauf la meilleure des amies, celle qui l’avait cuisiné. La texture était pourtant parfaite mais je devais sans doute être encore un peu choquée qu’elle fasse rentrer de son plein gré des oranges dans sa cuisine (ça n’a jamais été son fruit favori, préparez-lui un jus d’oranges pressées et vous me ferez beaucoup de peine). En échangeant, on s’est découvert une passion commune pour les textures denses en pâtisserie et en boulange. Potes de ribote, oui, mais pas que. On a aussi plein d’autres points communs mais je pense que si je vous en parlais on partirait loin de la thématique première de ce blog.
Alors qu’on est ici pour parler cuisine… et dampfnudle. Pour finir sur la meilleure des amies, je tiens quand même à dire que la dernière fois que je l’ai eue au téléphone, on a aussi découvert qu’on aimait beaucoup cuisiner le soir. Ou la nuit. On a raccroché avec des « bon je vais les faire maintenant les Dampfnudle » et « je suis en train de lancer ce moelleux au lemon curd« .
On s’est aussi dit plein de trucs gentils et joyeux avant « au revoir ». La meilleure des amies dit que les gens qu’on aime et qui nous aime depuis longtemps sont comme des ports d’attache. Et même si ça veut dire qu’on est vieilles, ça me plait bien.
Les Dampfnudle, c’est génial et assez simples à réaliser
Pour tout ce qui est pain cuit à la vapeur, j’étais déjà tout à fait convaincue par les gua bao (essayez-ça absolument). Une version briochée et cuite à la poêle ? I’m in ! Et c’est franchement irrésistible. La recette de Dampfnudle qui suit a été fortement inspirée par celle-ci et la photo d’un bouquin de la meilleure des amies.
Les ingrédients de la pâte
- 300g de farine T55
- 100g de farine T80
- 50 g de sucre
- 20
- 15 g de levure fraiche de boulanger
- 60 g de beurre salé
- 150 ml de lait
- 1 œuf
- 1 pincée de sel
Les ingrédients pour la cuisson
- 1 cuillère à soupe d’huile
- 1 cuillère à soupe de beurre salé
- 2 cuillères à soupe de sucre
- 5 cL d’eau légèrement
Directions
- On émiette la levure dans le lait tiédi, avec le sucre.
- Quand elles est dissoute, on ajoute l’œuf et la farine et on pétrit rapidement.
- On ajoute le beurre et on pétrit pour obtenir une pâte très souple mais pas trop collante.
- On fait lever jusqu’à ce que la pâte double de volume (1h ? 1h30 ?)
- On dégaze la pâte avec un coup de poing dans sa face ou un tour rapide sous le crochet du robot (coup de poing, crochet…)
- On étale la pâte pour obtenir une épaisseur de 2 cm et on utilise un verre pour découper les dampfnudle
- On fait à nouveau lever pendant 1h, pour obtenir des petits cercles bien dodus
- On fait chauffer l’huile avec le beurre et le sucre dans une sauteuse.
- On dépose les cercles de pâtes un peu espacés les uns des autres, on verse l’eau entre eux et hop, on ferme
- On fait cuire 5 mn et on les retourne
- On cuit à nouveau en surveillant
Dégustez dès que vous le pouvez, la texture est dingue. Un peu craquant à l’extérieur, ultra moelleux à l’intérieur. Avec une densité proche de mon idéal.
Traditionnellement ça se mange avec de la compote de pomme, et ça tombe bien, j’adore ça !
Vraiment, vous devez essayer cette merveille de Dampfnudle (ou Dampf Nudle ?). Comme à peu près tout ce qui est alsacien (sauf pendant les élections peut-être)(mais les fleischnaka !), c’est complètement christmas-friendly. Comme quoi, on m’accuse de vouloir tuer la magie de Noël alors que pas du tout.
« Madame Dansmacuizine ?
— schatz ?
— waow, ça vous rend affectueuse de faire des dampfnudle…
— c’est la texture, déso. C’est quand même quelque chose.
— si vous voulez revenir sur terre, on vous suggère de penser au goût de navets qui auraient du juste caraméliser parfaitement mais qui en fait auraient un peu cramé…
— tu me veux vraiment du mal
— non mais on ne voudrait pas que vous restiez bloquée dans une réalité parallèle où la vie serait comme la texture d’un dampfnudle… La vie, c’est aussi le goût des navets trop caramélisés.
— je sais pas trop si tu veux me faire chialer ou me donner des leçons mais t’as bien de la chance que pratique le cynisme depuis de nombreuses années. Je le sais que la vie a parfois la saveur dégueulasse d’un navet trop caramélisé… mais c’est loin de suffire à lui ôter de son charme. Tant qu’il y aura la texture d’un dampfnudle, le réconfort d’une sauce arachide ou la joie de décortiquer des fruits de mer, je signe tout de suite pour un rab’ de 100 ans…
— cette métaphore à base de bouffe est assez ridicule mais c’est la fin de l’année, on vous accorde la trop méconnue « tolérance de décembre »
— c’est à cause de l’humidité et de la grisaille… c’est ça qui me fait faire des métaphores pourries. C’est pas de ma faute.
— Mais ça va aller ! C’est bientôt 2018, c’est bientôt le printemps, bientôt mars, bientôt avril…
— merci de ton soutien…
— c’est normal, on est là dans les bons moments comme dans les mauvais.
— non mais je vais bien ! Si ce n’est les métaphores pourries mais ça peut arriver à tout le monde.
— oui mais à certains plus que d’autres quand même. See you on the other side alors !
— see you on the other side ! »
